Le choix du grès est intuitif, sensible plus que technique. J'aime ce qui reste de brut et franc en lui, surtout quand il est chamotté. J'aime l'idée de donner à cette argile une allure qui n'est pas celle qu'on lui accorde traditionnellement : au lieu de la lourdeur et de la rusticité qu'on lui confère, je tente de l'emmener vers la légèreté, le mouvement, la finesse. Il me permet d'obtenir un résultat qui n'est pas que sophistiqué et délicat comme le ferait la porcelaine, il garde de sa rugosité, de son caractère.
La dentelle souvent présente est envisagée comme le symbole de traditions ancestrales, de délicatesses surannées. Transposée sur l'argile elle peut être détournée, réinventée, bousculée. Elle semble prête à bouger, à se dérouler, moins figée, elle est différente, plus vivante, moins délicate, plus rugueuse et plus contemporaine.
Mes fils créatifs sont le féminin et l'expression du mouvement, entre représentation ou évocation, jouant de dualité : brut/raffiné, matiéré/lisse. Comme une tentative de réconcilier la grâce et la puissance, la finesse et la spontanéïté...